La prothèse d’épaule vient en remplacement d’une articulation qui ne fonctionne plus. Toutefois, pour véritablement profiter de la mise en place d’un tel appareil, certains mouvements sont proscrits. Lesquels ? Nous vous les décrivons.
Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule inversée ?
La prothèse d’épaule inversée est installée sur le corps en remplacement d’une articulation endommagée de l’épaule. Artificiel, cet appareillage dispose d’une certaine particularité.
Les positions de la cavité glénoïde et de la tête humérale se trouvent inversées. De cette manière, les individus recevant la prothèse bénéficient d’une meilleure fonctionnalité et d’une bonne stabilité.
Cet appareil s’utilise dans plusieurs situations, en particulier dans les cas de :
- rupture de la coiffe des rotateurs ;
- arthrite rhumatoïde ou pour autre maladie rhumatismale ;
- arthrose grave d’épaule ;
- fracture complexe de l’humérus ou pour tout traumatisme majeur ;
- échecs de prothèses classiques d’épaules.
Une fois la prothèse inversée mise en place, la rééducation via les séances de kinésithérapie est essentielle. C’est une étape importante qui garantit que vous récupérez complètement la mobilité de votre épaule.
Pourquoi certains mouvements sont interdits après la pose d’une prothèse d’épaule inversée ?
Les raisons pour lesquelles le chirurgien impose des restrictions de mouvements sont relatives aux divers risques qu’induit ce type d’intervention. Ceux-ci sont entre autres :
- la fracture des os qui entourent la prothèse ;
- la prothèse a un risque de 2 à 3% de subir une luxation ;
- une cicatrisation retardée ;
- etc.
Observer les interdictions de mouvements permet donc une bonne protection de l’articulation nouvellement mise en place. Avec ces restrictions, les tissus qui cicatrisent sont modestement sollicités. Au cas contraire, le patient sera sujet à des douleurs persistantes. La guérison se fait ainsi dans des conditions optimales.
Ces interdictions ne sont pas permanentes. Elles évoluent en plus selon la progression du bénéficiaire de la prothèse.
Quels sont les mouvements interdits après une prothèse d’épaule inversée ?
Après la mise en place de la prothèse, la rééducation se fait en suivant trois phases :
| Première étape | Deuxième étape | Troisième étape |
| C’est la phase où vous récupérez vos mouvements passifs | Les exercices pratiquez ici visent à vous faire retrouver vos mouvements actifs | Cette étape aide à renforcer les muscles de votre épaule |
Dans chaque phase, il existe des mouvements que vous ne devrez pas effectuer.
Etape de récupération des mouvements passifs : quels interdits ?
Cette phase de la récupération démarre dès que vous quittez le centre hospitalier. Cette dernière s’étend sur une durée d’environ 3 semaines.
Le délai dépend surtout du rythme auquel vous évoluez. C’est d’ailleurs pour cela qu’il vous faut avoir une durée arrêt de travail pour opération épaule qui correspond à votre rééducation.
Votre épaule étant encore très friable, les risques de complications sont encore très élevés. La grande partie des mouvements actifs d’une épaule vous sont donc interdits.
Il s’agit en particulier des :
- mouvements d’adduction et d’abduction ;
- gestes d’élévation ;
- des actions impliquant une rotation interne et externe de l’épaule.
Pendant cette phase, vous ne pouvez effectuer que les mouvements essentiels à vos séances de kinésithérapie. Vos exercices d’auto-rééducation à faire chez vous sont aussi permis.
Votre bras sera sous attelle tout le temps que durera cette étape initiale. Vous n’avez donc pas à vous soucier de comment le garder immobile.
Quelles restrictions pendant la récupération des mouvements actifs ?
Cette phase de mobilisation s’étend sur environ 6 à 12 semaines. Elle dure autant que le temps de guérison d’une fissure tendon épaule.
Ici, il s’agira pour le patient d’effectuer des mouvements actifs sur l’épaule opérée. L’objectif est de donner à cette dernière plus de force, de stabilité et de mobilité.
Ici, vous vous exercerez sur toutes les actions interdites dans la première phase. Vous pouvez en plus réaliser les mouvements d’extension et de flexion.
Ces types de mouvements se récupèrent bien sûr lentement, progressivement et sous contrôle. A la fin de cette étape, tous ses gestes autrefois interdits vous seront permis.
Vous serez toutefois obligé d’éviter certains mouvements comme :
- les gestes brusques et non modérés : ils peuvent déstabiliser la prothèse ;
- les excès dans les mouvements de rotations : des tensions peuvent être créées sur la prothèse et les tissus mous autour de l’épaule peuvent être altérés ;
- Evitez de soulever des charges lourdes.
Actions à éviter pendant la phase de renforcement
Maintenant que vous avez récupéré vos mouvements passifs et actifs, il faut passer au renforcement de la musculature environnante. Cette étape améliore la fonction globale de l’épaule opérée.
Ici, tous les mouvements vous sont permis. Vous aurez même à réaliser progressivement certains exercices physiques.
Il vous faut quand même continuer à protéger votre articulation en la ménageant. Pour ce faire évitez tous mouvements brusques, intenses ou répétitifs. L’élévation de charge lourde est toujours à éviter.
Foire aux questions
Est-ce possible de réaliser tous les mouvements souhaités après avoir fini avec succès toutes les séances de rééducation ?
Après avoir récupéré tous les mouvements de votre épaule, vous devez quand même faire attention à ce que vous faites. La qualité de vie de votre prothèse en dépend. En plus, si à long terme, vous ne souhaitez pas être opéré à nouveau pour sa correction, évitez toute action à risque.
Ne faites pas :
- de mouvements du bras trop répétitifs,
- des activités physiques ou sportives qui causeront des traumatismes à votre épaule ;
- d’excès avec votre bras.
Quelles précautions pour bien récupérer ?
Pour une récupération réussie, soyez proactif pendant votre période de rééducation. Gérez votre douleur et ne la laissez pas devenir insupportable au point d’empêcher vos séances de kinésithérapie. Faites attention à tous les symptômes inhabituels afin de contrecarrer toute infection.
Mangez équilibré et ayez une bonne hygiène de sommeil. Ne consommez ni alcool, ni tabac, encore moins des stupéfiants. Cultivez l’optimisme et la patience pour une réadaptation réussie.
