Les spigaous sont de minuscules graines sèches munies d’une pointe en flèche et de barbes qui accrochent tout. Une seule graine peut se ficher dans la patte d’un chien, piquer la peau d’un enfant ou même traverser une chaussette. Heureusement, quelques gestes réguliers suffisent à les tenir loin de la pelouse. Pas besoin de produits chimiques : un râteau, une binette, un peu de paillage et un calendrier clair font l’affaire.
Comprendre les spigaous ?
Le mot « spigaou » vient du provençal et désigne l’épillet terminal de certaines graminées sauvages. Dès février, la plante germe discrètement. Au printemps, elle dresse une tige fine terminée par un épi verdâtre. Avec la chaleur de l’été, la tige sèche ; l’épi se casse en plusieurs fragments, chacun ressemblant à une fléchette miniature. La pointe perce, les barbes empêchent tout recul : c’est ce mécanisme qui rend la graine si tenace. Transportée par le vent, la tondeuse ou le pelage d’un animal, elle colonise vite les coins secs du jardin. Couper la tige avant qu’elle ne jaunisse en casse le cycle à la racine.
Où trouve-t-on ces herbes dans un jardin ?
Les spigaous adorent les sols pauvres, secs et très ensoleillés. On les rencontre le long d’une clôture métallique, entre les dalles brûlantes d’une terrasse, dans les joints de graviers d’une allée ou sur une pelouse tondue trop ras. La bande de terre nue autour d’un jeune arbre fraîchement planté ou l’espace derrière un cabanon où la pluie ne tombe jamais sont aussi des refuges parfaits. Repérer ces « points chauds » permet de concentrer son énergie exactement là où c’est utile et d’économiser un précieux temps de jardinage.
Pourquoi sont-elles dangereuses pour les animaux ?
- Griffe dans l’oreille : la graine remonte le conduit auditif, provoque une douleur aiguë et fait secouer la tête.
- Piqûre entre les doigts : l’arête traverse la peau, forme un abcès et entraîne une boiterie.
- Inhalation : aspirée par le nez, elle déclenche des éternuements et peut descendre jusque dans les bronches.
- Contact avec l’œil : logée sous la paupière, elle frotte la cornée et favorise l’infection.
- Fixation sur le pelage : si l’animal se lèche, la pointe perfore la peau et avance sous le derme.
Un enfant assis dans l’herbe peut aussi en rapporter dans ses cheveux ou ses chaussettes. Prévenir la plante protège donc toute la famille.
Comment détecter un spigaou avant qu’il ne pique ?
Au début du printemps, observez les touffes qui grandissent plus vite que le gazon. La tige fine porte un épi vert clair. Passez doucement le doigt du bas vers la pointe : si ça accroche, vous tenez un futur spigaou. À la tombée du jour, l’épi devient doré et se repère facilement à contre-jour. Mettez des gants, saisissez la base de la touffe et tirez doucement ; si une petite carotte de terre vient avec les racines, la plante ne repoussera pas. Quand le sol est compact, coupez la tige à ras, arrosez puis extrayez la souche le lendemain, la terre étant devenue plus souple.
Méthodes simples pour enlever les spigaous.
- Désherbage manuel : après la pluie ou un bon arrosage, la racine sort d’un seul bloc.
- Binette à lame plate : une lame fine glissée sous le collet coupe la plante et la déloge.
- Eau bouillante ciblée : versée dans les fentes du dallage, elle cuit la racine sans produit nocif.
- Paillage épais : cinq centimètres de chanvre ou de feuilles mortes étouffent les semis.
- Ramassage après tonte : un balai-râteau retire les épis coupés avant qu’ils ne sèchent.
Après chaque session, vérifiez vos chaussures et la fourrure du chien ; une graine collée sous une semelle peut recoloniser le gravier dès le lendemain.
Plantes couvre-sol et gestes préventifs pour limiter leur retour.
| Solution | Atout principal | Période d’action |
|---|---|---|
| Trèfle nain | Tapis dense et enrichissant pour la terre | Semis de mars à juin |
| Paillette de chanvre | Bloque la lumière et garde l’humidité | Toute l’année |
| Fauche haute 8 cm | Coupe l’épi avant la graine sans raser le gazon | Mai à août |
Ces leviers se complètent. Un sol couvert retient l’eau, les vers de terre créent des galeries et les racines des graminées indésirables trouvent moins de place. On gagne du temps et le jardin conserve une couleur fraîche même sous le soleil d’été.
Calendrier d’entretien pour un jardin sûr toute l’année ?
Janvier et février : repérez les plaques de terre nue, ameublissez-les avec une griffe et ajoutez un peu de compost.
Mars : arrachez les premières pousses avant qu’elles ne s’enracinent.
Avril : coupez les tiges qui montent trop vite, surtout près des allées pavées.
Mai : passez deux fois si nécessaire, la montée en graine s’accélère.
Juin : fauchez à huit centimètres et ramassez soigneusement les résidus.
Juillet : répétez l’opération et inspectez les bordures après chaque tonte.
Août : après un orage, vérifiez les allées ; les semis lèvent en quelques jours.
Septembre : semez du trèfle ou du ray-grass sur les trous laissés libres.
Octobre à décembre : paillez les massifs, laissez le gazon plus haut et profitez du jardin.
Suivre cette routine transforme la lutte contre les spigaous en habitude douce. La pelouse reste accueillante, les animaux gambadent en sécurité et les enfants peuvent courir pieds nus sans redouter une graine vagabonde.
