Fourmilière Cheval : causes, risques et traitement

Fourmilière Cheval : causes, risques et traitement

La fourmilière est une cavité qui ronge la ligne blanche du sabot ; détectée tôt, elle se guérit presque toujours avec des gestes simples et réguliers.

Qu’est-ce qu’une fourmilière du sabot ?

Le sabot ressemble à un ongle épais. Sa paroi, très dure, colle à la sole, plus plate ; entre les deux serpente une ligne blanche fine. Quand cette zone se décolle, un minuscule tunnel se forme. De la terre, des cailloux et surtout des microbes s’y logent. L’air circule mal, l’humidité reste coincée ; les bactéries et champignons grignotent la kératine. La cavité grandit vers le haut ; si elle touche la couronne, la repousse devient difficile.

Pourquoi apparaît-elle ?

Une fourmilière n’arrive pas par hasard. Un box humide ou une prairie marécageuse ramollit la corne ; un parage repoussé crée des fissures ; des chocs répétés sur sol dur fatiguent la ligne blanche. Les germes, Fusobacterium ou Candida, profitent de la moindre fente. Ils aiment l’absence d’oxygène et libèrent des toxines qui ramollissent la corne, transformant peu à peu l’intérieur du sabot en galerie malodorante.

Comment la repérer tôt ?

Nettoyer les pieds avant et après chaque sortie permet de voir les premiers indices. Une ligne blanche qui passe du beige propre au gris sale alerte déjà. La corne s’effrite en miettes lorsqu’on passe le cure-pied, une odeur aigre surprend, et un léger tapotement avec la pince provoque un sursaut. Sur route, le cheval peut poser le pied plus doucement ou chercher l’herbe. Chez un poney rustique, la douleur se cache souvent ; l’observation reste donc la meilleure arme.

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Signes d’alerte

  • ligne blanche brunâtre ou creusée
  • poudre de corne friable après parage
  • odeur humide et désagréable
  • sensibilité sur gravier ou bitume

Quels dangers si on n’agit pas ?

Laisser la cavité grandir, c’est offrir un ascenseur aux microbes. La paroi s’affaiblit ; un clou ne tient plus, le fer se déchausse. Les chocs se concentrent sur une zone étroite, fatiguant tendon et articulations. Les bactéries peuvent franchir la corne et créer un abcès profond ; le pied devient chaud, la fièvre monte, le cheval garde le membre en l’air. Dans les cas graves, l’infection touche l’os distale ; la guérison devient longue et coûteuse.

Comment soigner jour après jour ?

Objectif : enlever la corne morte, assainir la cavité, reconstruire une paroi solide.

Routine de soin

  1. Parage d’ouverture : le maréchal retire toute la corne décollée et crée une fenêtre pour que l’oxygène freine les microbes.
  2. Lavage quotidien : eau tiède savonneuse, rinçage clair.
  3. Désinfection : solution iodée ou chlorhexidine appliquée avec une seringue sans aiguille.
  4. Séchage, puis pâte antiseptique à l’argile ou à la propolis pour combler le trou.
  5. Protection : chausson de soin ou bandage léger quand le sol est sale ; pied nu dès que possible pour sécher.
  6. Nutrition : cure de biotine, zinc et méthionine pour stimuler la pousse d’une corne dense.
  7. Suivi : contrôle toutes les quatre semaines ; radio si la cavité montait haut.

Un carnet où l’on note date, aspect et produits aide à suivre les progrès et motive l’équipe.

Comment éviter la récidive ?

La prévention repose sur des gestes réguliers. Nettoyer le box chaque jour écarte l’ammoniac qui attaque la corne. Un sol drainant dans l’abri évite les flaques. Après l’entraînement, décrotter les sabots, surtout en hiver. Un parage toutes les six semaines garde la ligne blanche serrée. Quand la météo annonce une semaine de pluie, badigeonner la paroi d’une huile qui repousse l’eau sans boucher les pores. Une ration de foin de qualité, complétée si besoin en oligo-éléments, favorise la fabrication d’une corne solide.

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Quand appeler le vétérinaire ?

Dès que la cavité atteint moins d’un centimètre de la couronne, qu’un pied reste chaud malgré les soins ou qu’une boiterie au trot apparaît, la visite s’impose. Un écoulement de pus ou une odeur très forte sont également des signaux d’alarme. Le vétérinaire réalise une radio, peut effectuer un curetage sous tranquillisation et prescrit parfois des antibiotiques. Il recommande aussi un ferrage correctif pour soutenir la paroi pendant la repousse.

LésionZone touchéeOdeurBoiterie fréquente
FourmilièreLigne blancheForteParfois
Fourchette pourrieFourchetteTrès forteRare
Abcès soleSole ou talonMoyennePresque toujours
SeimeParoi verticaleAucuneVariable

Une fourmilière réagit bien aux soins précoces ; quelques minutes par jour, un environnement propre et des contrôles réguliers maintiennent le sabot sain. Ainsi, le cheval reste à l’aise, prêt pour la balade ou la compétition, et son propriétaire dort sur ses deux oreilles.