Le charbon actif enlève le chlore, les mauvaises odeurs et une partie des pesticides de l’eau. S’il n’est pas remplacé à temps, il peut toutefois relâcher ces polluants, laisser passer des nitrates ou devenir un nid à bactéries. Un entretien régulier et un filtre adapté limitent grandement ce risque.
Qu’est-ce que le charbon actif ?
Le charbon actif est un matériau noir et poreux obtenu à partir de bois, de bambou ou de coques de noix chauffés sans oxygène, puis « activés » à très haute température. Cette activation forme un réseau de millions de minuscules trous. Dans un seul gramme, la surface interne peut dépasser celle d’un terrain de football, ce qui lui permet de retenir beaucoup de molécules indésirables. Lorsqu’il est plongé dans l’eau, ces molécules se collent sur ses parois : on parle d’adsorption. Le procédé est physico-chimique : il fonctionne sans électricité et sans ajout de produit.
Pourquoi l’utilise-t-on pour filtrer l’eau ?
Les fabricants et les particuliers emploient le charbon actif car il retire efficacement le goût de chlore et réduit les composés organiques volatils responsables d’odeurs désagréables. Il capture aussi certains pesticides et solvants. Comme il n’ajoute rien dans l’eau et qu’il est abordable, on le trouve autant dans les carafes, les bâtons à laisser tremper que dans les cartouches de systèmes sous évier. Il ne change ni la dureté ni la composition minérale de l’eau, ce qui plaît aux personnes qui veulent garder calcium et magnésium.
Quels dangers peut-il présenter ?
- Le filtre arrive à saturation : quand tous les pores sont occupés, les contaminants retenus peuvent repartir dans l’eau, parfois en concentration plus élevée qu’à l’origine.
- Les pores usés peuvent loger des microbes. Une cartouche restée humide plusieurs semaines devient un milieu favorable aux bactéries.
- Il ne bloque pas tout : nitrates, fluor ou métaux comme l’arsenic traversent presque librement.
- Des particules fines de charbon, parfois chargées en métaux lourds, peuvent se détacher si la qualité du matériau est faible.
- Un charbon ingéré sous forme de poudre peut ralentir le transit et interagir avec des médicaments s’il est avalé sans suivi médical.
Les limites face aux différents polluants ?
| Contaminant | Charbon actif | Commentaire |
|---|---|---|
| Chlore, odeurs | Oui | Adsorption rapide |
| Pesticides, COV | Oui | Très efficace sur la plupart |
| Métaux lourds (plomb, arsenic) | Faible | Nécessite résine ou osmose |
| Nitrates | Non | Doit être couplé à un autre média |
| Bactéries, virus | Non | Risque même d’en héberger |
| Fluor | Faible | Meilleure réponse avec alumine activée |
Comment éviter ces risques ?
- Choisir un charbon certifié : provenance claire, tests en laboratoire.
- Remplacer la cartouche ou le bâton dans les temps : noter la date de mise en service et respecter la durée annoncée.
- Rincer avant la première utilisation : cela ôte les poussières libres.
- Faire bouillir un bâton neuf cinq minutes : la chaleur élimine les microbes éventuels.
- Conserver l’eau filtrée au frais et la boire dans les 24 h pour décourager la prolifération bactérienne.
- Combiner les technologies : par exemple, un charbon suivi d’une membrane céramique ou d’une ultrafiltration retire les germes et comble les lacunes du charbon.
Quelles autres solutions comparer ?
L’osmose inverse enlève presque tout, y compris les minéraux, mais coûte plus cher et gaspille un peu d’eau. Les filtres céramiques interrompent la route des bactéries et des kystes, mais laissent passer certains produits chimiques. Des résines échangeuses d’ions se spécialisent dans les nitrates ou le plomb ; elles réclament un remplacement périodique et peuvent libérer du sodium. En pratique, beaucoup d’appareils hybrides associent plusieurs médias pour profiter des forces de chacun tout en limitant leurs points faibles.
Réponses aux questions fréquentes ?
Changer son charbon plus tôt est-il utile ?
Oui ; un remplacement anticipé assure que la surface active reste disponible, donc moins de relargage.
L’eau filtrée peut-elle être donnée à un bébé ?
Après consultation médicale, on conseille souvent une eau faiblement minéralisée. Un simple charbon n’est pas suffisant : viser un système multi-étapes.
Peut-on recycler le bâton usagé ?
Une fois saturé, il peut finir au compost ou servir de désodorisant dans le réfrigérateur, car il retient encore les odeurs même s’il ne purifie plus correctement l’eau.
Le charbon change-t-il la dureté ?
Non, il n’enlève ni calcium ni magnésium. Pour adoucir l’eau, un adoucisseur à résine ou un procédé physique est nécessaire.
Comment savoir si un charbon est de bonne qualité ?
La teinte doit être uniforme et mate. Un produit friable, luisant ou poussiéreux indique souvent une activation incomplète ou l’ajout d’agents chimiques.
